LA PEINTURE DE DANIELLE BERTHET
Emmanuel Merle, écrivain, poète, 2012
Une feuille, parfois. Des herbes, des arbres, souvent seuls. Et puis de l'air, de l'eau et de la pierre, mais consanguins en quelque sorte, des éléments dont on pourrait croire que l'un est en train de se changer en l'autre.
Le tableau montre souvent ce que l'on n'avait pas discerné jusqu'alors: que cette feuille, cet arbre ou cet animal, dans leur unicité, nous rappellent qu'ils sont des absolus, des vivants. Présents, ici et maintenant, et peut-être faudrait-il ajouter se sachant mortels.
S'il y a une immense mélancolie dans les tableaux de Danielle Berthet, si l'enfance est ce conte qu'on ne peut réécrire, son œuvre paraît palpiter de la possibilité que possède l'art de nous la redonner malgré tout. Dans le tableau surgit toujours un autre tableau: à l'image de la vie lorsqu'elle est intensément vécue, parce qu'on la sait fragile, la peinture de Danielle Berthet témoigne à la fois du fragment auquel notre existence se réduit et de la totalité à laquelle nous participons. Le cœur du bois mort est encore une promesse.
La vie, inquiète et mystérieuse. L'espoir, toujours renouvelé.
